Passionnés par l’Antiquité ou simplement curieux de l’Histoire de Lyon ? Grâce à ce plan unique réalisé par le graveur rhodanien Lucien Butavand en 1830-1831, plongez dans le Lyon antique des années 100 après J.-C. ! Vous ne serez pas déçus du voyage !
Exit le Musée des Confluences, la Cathédrale Saint-Jean (telle qu’on la connaît aujourd’hui) et même la Basilique de Fourvière : en années 100 après J.-C., le Lyon antique se limite seulement à une partie infime de la colline de Fourvière et de la Presqu’île… À vrai dire, il serait même ironique de parler d’une ville après Perrache… puisqu’elle n’existe tout simplement pas ! L’histoire nous apprend d’ailleurs que la Presqu’île de notre temps n’aura été construite que par un raccordement d’îles à la fin du 18è siècle, qui visait notamment à éloigner la confluence du Rhône et de la Saône.
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Qu’observe donc t-on sur ce plan du Lyon antique des années 100 après J.-C. ? Premièrement, en lieu et place de Fourvière, s’érigeait le majestueux Forum de Trajan (« Forum Traianum ») enclavé de grands murs et de plusieurs palais. On y comptait également un château d’eau, des bains et même un théâtre. Plus loin vers Saint-Just se trouvaient tombeaux, temple, conserve d’eau, et plus étonnant, tout près du cimetière, une officine destinée à la fabrication des monnaies. Dans le Vieux-Lyon, les habitants pouvaient se rendre tantôt dans des bains, comme à l’Amphithéâtre (au-dessus de Saint-Jean) ou encore au Panthéon, l’ancien site de l’actuelle Cathédrale Saint-Jean. De part et d’autre du quartier se trouvaient deux véritables ports creusés dans la terre : le Port des Nautes au sud puis le Port Magasins et Phare à quelques pas de Saint-Paul.
Une Presqu’île compartimentée
Mais la différence la plus frappante provient très certainement de la Presqu’île, où trois canaux transversaux la divisaient aux environs des rues Sainte-Hélène/Jarente, des Cordeliers et du Pont de la Feuillée (déjà existant à l’époque) jusqu’à l’actuel Hôtel de Ville, ancien port (oui oui !). Si aucun travaux n’avaient été réalisés, nous aurions bel et bien les pieds dans l’eau aujourd’hui à la place des Terreaux ! Malgré les aléas du temps et des constructions, certains noms ont conservé leurs emplacements originaux : c’est le cas par exemple de la place Bellecour, de l’Hôtel Dieu, de Saint-Nizier ou de l’édifice des Cordeliers (auxquels on ne saurait toutefois associer les bâtiments actuels, construits bien plus tard). Au sud, non loin de la future Perrache se trouvait un gigantesque amphithéâtre dédié aux concours de poésie et d’éloquence. Enfin, au nord côté Croix-Rousse se distinguaient plusieurs temples, un fort, des thermes ainsi qu’une immense arène (la naumachie) dédiée aux spectacles de bataille navale dans l’ère romaine.
Photo de couverture : © Patrimoine-Lyon.org.