On nous a confié il y a peu l’arrivée d’une exposition un peu dérangeante mais quoique intrigante à La Sucrière de Lyon. Une grande rétrospective de l’art hyperréaliste moderne, à la frontière du faux et de la réalité, où une quarantaine de sculptures seraient visibles à des visiteurs bluffés par l’effet plus vrai que nature. Nous avons testé l’exposition « Hyperréalisme: Ceci n’est pas un corps » et voici notre verdict.
Derniers jours : Hyperréalisme vous accueille jusqu’au 24 juillet 2022 !
Il fallait une exposition à la hauteur de la grandeur de La Sucrière. Ancienne usine de sucre reconvertie en centre d’art, La Sucrière nous régale toujours de formidables expositions poussant les frontières de tout ce qui a pu être imaginé à Lyon jusqu’à présent. C’est de nouveau le cas avec l’exposition « Hyperréalisme: Ceci n’est pas un corps », qui a débarqué dans cet endroit de la Confluence depuis le 11 février 2022 (et désormais jusqu’au 24 juillet !). Nous nous sommes rendus à l’exposition et nous avons été bluffés.
Sursaut dès l’entrée, lorsqu’une jeune femme à la veste verte parait s’engouffrer la tête la première dans le mur. On irait presque la questionner sur l’intention de son geste quelque peu insolite ; pourtant, contre toute attente, nous parlons bien à une oeuvre d’art. Il s’agit là de tout l’enjeu de l’exposition « Hyperréalisme » : rendre au spectateur toute la matérialité du corps et ses aspects en brouillant constamment la frontière entre factice et réalité.
Dans les salles suivantes, à l’aide d’éclairages équilibrés et parfois tamisés, d’une scénographie sobre et espacée et d’un parcours échelonné en découvertes, le visiteur pourra déambuler d’un couple de baigneuses bronzant sur la plage, à une vieille dame possiblement sans toit aux traits tirés et fatigués, en passant par des amoureux enlacés, une grand-mère tenant un nouveau-né, un grand buste d’homme et un gigantesque bébé (un peu creepy, on va pas se mentir) couché sur près d’une dizaine de mètres. Un regard stupéfiant et saisissant sur la nature humaine, le corps et sa représentation.
Plusieurs coins télévisés apportent images et informations sur les différentes oeuvres présentées (en plus d’un fascicule très bien fourni). À l’approche de la fin, le visiteur est même invité à intégrer lui-même l’exposition en s’imaginant en train d’interagir avec une chaise. « Jonathan », la dernière oeuvre de l’exposition, est une incroyable sculpture présentant un malheureux alité le pied dans le plâtre, où un visage numérique surimprimé saisissant de réalité vous passera le bonjour, avant d’arriver à la boutique de l’exposition. Et si « Hyperréalisme: Ceci n’est pas un corps » était l’exposition de la saison à Lyon ? En tout cas, elle joue les prolongations et vous accueille jusqu’au 24 juillet ! Ce sont ses tout derniers jours, ne manquez pas cette expo !