Le réchauffement climatique est une réalité à laquelle nous devrons faire face dans le futur. Désormais, la montée du niveau de la mer est établie, seul son rythme est encore contrôlable. Pour mettre les choses en perspective, voyons comment le futur pourrait traiter les villes côtières françaises…
Toutes les régions costales du monde seront aux premières lignes des effets du réchauffement climatique. En effet, l’augmentation des températures sur Terre accélère la fonte des glaces aux pôles, faisant augmenter logiquement le niveau de la mer. Le rythme et l’évolution de cette montée des eaux sont directement liés à la vitesse de cette fonte, et donc à la quantité d’émissions de gaz à effet de serre émis par l’humanité. Cela permet de calculer et de visualiser la montée des mers et océans sur les prochaines années selon différents scénarios, qui dépendent des mesures que nous prendront pour freiner cette inexorable montée.
Rapport après rapport, les organisations de scientifiques et d’experts du climat nous donnent des indices sur l’évolution de ces niveaux. Par exemple, les données du GIEC de 2019 prévoyaient une augmentation de 43 centimètres du niveau des eaux sur Terre d’ici à 2100 si les Accords de Paris sont respectés (limiter l’augmentation des températures à 1,5°C). Et jusqu’à 1,3 mètre si cet objectif est manqué. En 2300, ce niveau monterait même à 5 mètres. Pourtant, le rapport 2021 du GIEC est encore plus pessimiste : les Accords de Paris ne seront pas tenus au rythme actuel, et un minimum de 50 centimètres d’augmentation du niveau de la mer d’ici à la fin du siècle semble plus que probable.
Grâce à l’outil Climate Central et la carte « Water Level », il est possible d’observer les effets de cette montée du niveau des mers et océans. Faisons le tour des côtes françaises et de nos lieux de vacances préférés en France pour comprendre ce que l’on doit préserver.
Avec 50 centimètres d’augmentation :
Du côté du Bassin d’Arcachon, une hausse de 50 centimètres n’a pas l’air exactement dramatique, mais on peut dire adieu à l’Île aux Oiseaux, certaines plages du Cap-Ferret et de la partie Sud du Bassin :
Au Nord de la France, autour de la région bien-aimée des Parisiens de Deauville, une augmentation de 50 centimètres change aussi fortement le paysage :
Sur la côte Atlantique à nouveau, La Rochelle change de visage :
Du côté de Cannes, la Croisette est définitivement impraticable, tandis que Juan-les-Pins va devoir décaler son port :
Rappelez-vous, 50 centimètres d’augmentation seront probablement observables pour notre génération, les dernières projections du GIEC pointant vers une hausse de cette valeur d’ici à 2100.
Avec 1 mètre d’augmentation :
De retour sur le Bassin d’Arcachon. Si vous avez une maison secondaire à La Teste-de-Buch ou à Gujan-Mestras, vendez-la…
Du côté du Mont Saint-Michel, une montée du niveau de la mer de 1 mètre changerait assez radicalement le paysage de la région :
Avec 3 mètres d’augmentation :
Continuons notre balade future au Bassin d’Arcachon, quelque part entre 2100 et 2300. Le Bassin a bien gagné en taille, et la meilleure plage de la région est maintenant celle de… Biganos (dans l’ancien centre-ville).
À La Rochelle, l’Île d’Oléron a tout bonnement coulé, et la ligne de côte de la région a reculé de plusieurs kilomètres à certains endroits.
Retour au Nord de la France. Les plages de Deauville, Trouville et Cabourg n’existent plus. La ville et le port du Havre sont d’ailleurs sous l’eau depuis un petit moment maintenant.
Du côté de Cannes, on a décalé la carte pour vous montrer qu’arriver en avion pour voir le Festival de Cannes édition « les pieds dans l’eau » va devenir quelque peu compliqué…
Avec 5 mètres d’augmentation :
En 2300, que dire du Bassin d’Arcachon ? L’eau est désormais tellement montée que l’on doit dézoomer sur notre carte. Lège-Cap-Ferret est maintenant inondée.
Petit bonus pour voir l’état de la France en 2300 : la Seine se jette désormais dans la Manche beaucoup plus près de Paris, un peu avant Rouen. On rappelle que la Seine se déverse aujourd’hui dans la mer au Havre, à plus de 70 kilomètres de Rouen.
Photo de couverture : Climate Central / climatecentral.org.