Bien avant celui que nous connaissons aujourd’hui, Lyon comptait autrefois jusqu’à 33 lignes de tramway, ce qui faisait de la capitale des Gaules l’une des villes les plus développées en matière de transports en commun en France au XXè siècle. Avec Lyon Secret, découvrez l’histoire de l’ancien tramway de Lyon…
Quels moyens de transports en commun avant 1880 ?
Avant l’avènement du premier réseau de tramway, les lyonnais peuvent se déplacer en comptant sur de multiples omnibus tractés par des chevaux. À l’époque, Cordeliers est un point névralgique et départ de plusieurs lignes. Mais la CLO (la Compagnie Lyonnaise d’Omnibus qui gère le réseau) voit la concurrence se former en 1862 avec la compagnie des bateaux-mouches (Mrs Plasson & Chaize) et la création du funiculaire Rue Terme-Croix Rousse conçu par Mrs Molinos et Pronier. À terme, ces derniers (et la CLO) seront absorbés par l’OTL, la nouvelle Compagnie des omnibus et tramways de Lyon qui naît en 1876.
Le premier véritable réseau de tramway lyonnais
En 1880-1881, l’OTL met en service les 10 véritables premières lignes du réseau de tramway lyonnais. S’étalant sur 43 km, il dessert les communes de Lyon, Villeurbanne, La Mulatière et Oullins via des points essentiels de la ville : on y trouve des lignes comme Perrache-Brotteaux, Parc de la Tête d’Or-Perrache ou encore Cordeliers-Villeurbanne. La toute première ligne mise en service, la nº5, relie Bellecour à Vaise et circule le long de la Saône. Ces 10 premières lignes de tramway, circulant d’abord par traction animale, sont progressivement électrifiées puis rallongées à partir de 1898.
Une expansion phénoménale
Dès lors, l’expansion du réseau de tramway lyonnais ne va pas cesser de croître. Dans le premier tiers du XXè siècle, 11 nouvelles lignes complémentaires OTL sont créées, notamment Bellecour-Vénissieux (la première du genre à traction vapeur), Place Sathonay-Gerland mais aussi Cordeliers-Brotteaux. Une ligne record d’une longueur de 51 km, la ligne 16, relie Lyon (depuis l’Hôtel Dieu) jusqu’à Crémieu, via Villeurbanne, Vaulx-en-Velin, Décines, Meyzieu, Jonage et dessert même les grottes de La Balme ! Sa mise en service s’étalera sur 14 ans !
Le réseau à son apogée
Parallèlement, l’OTL continue de manifester son intérêt pour la desserte des villes environnantes. Entre 1899 et 1925, elle crée ou acquiert des lignes reliant Lyon à Écully, Saint-Cyr, Saint-Didier et Champagne-au-Mont-d’Or, Sainte-Foy (depuis Saint-Just en funiculaire), Francheville, Caluire, Bron, Saint-Priest et Neuville. À son apogée, en 1930, le réseau OTL constitue 35 lignes de tramway (contre 8 aujourd’hui…) transportant un record de 158,3 millions de voyageurs dans l’année. Ce succès s’explique par la qualité et la densité du réseau, et surtout ses prix attractifs : 0,25 centimes AFR (ancien franc français), soit… 0,00038 € ! À relativiser toutefois, les jetons étant issus d’une monnaie de nécessité fondée post-Première Guerre Mondiale…
Un rapide déclin
Cette inflation, justement, provoquée par la Première Guerre Mondiale, va sonner le début de la fin pour le réseau OTL. Le réseau, qui perd progressivement sa rentabilité, tente de remplacer une partie de ses lignes par des autobus ou des trolleybus. D’autres lignes disparaissent peu à peu. En 1956, seules les lignes 4 (Tête d’Or-Perrache) et 35 (Lyon-Neuville) circulent encore, puis ferment. En 1958, la dernière ligne à circuler est en réalité un substitut de la nº4, et est utilisée pour desservir la Foire de Lyon, en 1956, 1957 et 1958. Le tramway lyonnais s’éteint donc à l’aube des années 60. Il renaîtra en 2001…
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