Il n’est pas en Italie mais bien à Lyon, l’hôtel de Milan est un secret bien gardé sur la place des Terreaux. Un paradoxe amusant tant cette place regorge de passants et autres adeptes des terrasses ensoleillées. C’est pourtant bien ici, au numéro 8, que se trouve ce fabuleux hôtel. Il est aujourd’hui interdit au public, et ce depuis 1905. C’est dire son ancienneté ! Mais quelle est son histoire ?
L’Hôtel de Milan, le flou d’une histoire
Ancien immeuble uniquement répertorié en 1847 grâce au Guide de l’étranger à Lyon, il a pourtant accueilli de grands noms bien avant cette date. Propriété de la famille Lacroix, l’immeuble devient un hôtel de voyageurs pendant le XIXème siècle. La renommée de l’hôtel est éminemment due à son emplacement géographique : à deux pas l’hôtel de Ville et des lieux de culture. Selon les dires et différents almanachs récupérés, plusieurs personnes célèbres auraient séjournés dans cet hôtel comme Grimod de la Reynière (écrivain, journaliste et avocat) en 1784, le danseur Vestris ou encore la journaliste et féministe française Flora Tristan en 1844.
En 1793 et 1794, les Chaliers lyonnais (partisans du mouvement révolutionnaire lancé par Joseph Chalier) sont opposés aux Rolandins (ceux qui siègent à l’assemblée législative à cette époque), et provoquent plusieurs soulèvements dont celui contre la Convention nationale. Cependant, les Rolandins réussissent tout de même à s’emparer du pouvoir à Lyon. Cela ne durera pas longtemps, puisque les montagnards (proches des Chaliers lyonnais) les répriment violemment. L’hôtel ferme officiellement ses portes en 1905. C’est seulement quelques années plus tard, vers 1913-14 que le rez-de-chaussée se transformera une dernière fois pour devenir une salle de cinéma. Aujourd’hui, l’hôtel de Milan est un immeuble de logements avec des terrasses bien connues de tous à ses pieds.
Une architecture impressionnante
L’hôtel n’est pas accessible aux visiteurs. Or, comme il se trouve actuellement dans un immeuble de logements, il suffit d’attendre patiemment qu’un habitant rentre pour se faufiler derrière lui. Au premier étage, poussez la porte en verre qui se trouve dans l’angle et vous serez transportés dans un splendide lieu chargé d’histoires. Levez la tête et vous apercevrez la verrière zénithale qui surplombe la cour intérieure. Elle daterait, d’après les archives, de 1891. L’époustouflante décoration de Jules Mazzini charge d’ornements ce lieu qui a échappé aux avancées du temps.
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