
Et si la vraie spécialité lyonnaise était son argot ? Au même titre que Marseille et son légendaire accent ou le toulousain et son phrasé chantant, Lyon a son ADN de la prononciation et des mots.
L’expression « se faire péter la miaille »
Définitivement notre expression préférée du classement (et qui ne manque pas de folkore). Littéralement cela signifie s’embrasser avec bruit. On s’imagine donc l’utiliser dans des occasions particulières comme lors de retrouvailles à embrasser un vieil ami comme du bon pain.
Un « gone »
Vous avez peut-être déjà entendu parler de Lyon comme la capitale des gones. Eh bien, les gones, ce sont les enfants. Ce mot serait issu du terme gréco-romain « gonos », qui signifiait également « enfant, gamin ». Lyon ayant été une colonie gréco-romaine, cela reste l’expression la plus plausible pour expliquer l’utilisation de ce terme. Aujourd’hui, on l’utilise parfois pour désigner les habitants et habitantes de la ville.
L’adverbe « cher »
« Cher », c’est l’équivalent de « gavé », « trop », « tarpin », « grave », « fin » et « fort » des autres régions françaises. A Lyon, on dit « c’est cher bon » ou « il fait cher beau ». N’hésitez d’ailleurs pas à accentuer le « e » pendant de longues secondes. Plus on insiste, plus on est lyonnais !
Un « pelo »
A Lyon, pelo ne signifie pas cheveu comme en Espagne. Issu du romani, une langue proche du hindi principalement parlé par les communautés gitanes, le mot signifiait déjà « homme ». Aujourd’hui, il fait partie d’un parler populaire. Pelo est plus associé à « mec » ou « gars » comme dans la phrase : « Le pelo y m’a mal chabé ! »
Le verbe « chaber »
Chaber, ça veut tout simplement dire « regarder ». Pourquoi ? On n’en sait rien. C’est aussi ce qui fait le mystère de la langue. Mais si toutefois vous en avez une idée, n’hésitez pas à nous le communiquer !
Une gâche ? Quèsaco ?
Loin de la fameuse brioche souvent agrémentée de rhum, à Lyon, une gache signifie une place : de parking, de spectacle, de concert. Vous pourrez souvent entendre ceci : « Eh, t’as pris ta gache pour ce soir ? ». Alors, quand vous viendrez passer quelques jours à Lyon, vous pourrez dire : « Eh arrête de te la racler avec ta vago ! Fais y pas banav’ que t’as pas pris ma gache pelo, t’es vraiment un trépané ! » Une jolie expression 100% made in Lyon !
Les fameux mots en « -av' »
On y arrive enfin, parlons du fameux toc lyonnais : mettre la syllabe « -av » à chaque mot. « Balnav' », « dicav' », « rodav' », « pillav' »… On vous explique tout ! C’est également les traces du romani. « Balnav' », c’est mentir ou « faire genre ». « Dicav' » veut dire « aimer », « rodav' » signifie « remarquer », et « piav' » c’est « boire » ou « picoler ».
Mais le lyonnais n’a pas de limite. Notre amour pour cette syllabe transcende la simple utilisation de mots déjà tout faits. Ici, on réinvente le langage continuellement, grâce au javanais. Mais qu’est-ce que c’est le javanais ? C’est un langage codé consistant à rajouter des syllabes au milieu de mots. Par exemple, pour parler du fameux centre commercial « Part-Dieu », certaines personnes diront « la pardav' ». Une place, comme la place Bellecour, deviendra la « plavace Bellecour ». Vous l’avez ?