Prisée par les touristes, classée Monument Historique en 1862 puis à l’UNESCO en 1998, la Cathédrale Saint-Jean de Lyon (dont le nom entier serait plutôt Primatiale Saint-Jean-Baptiste-et-Saint-Étienne) est l’emblème du quartier médiévalo-Renaissance du Vieux-Lyon. Projet endommagé (puis restauré) à plusieurs reprises par les guerres et la Révolution, la Cathédrale Saint-Jean a su garder l’éclat qui lui permet de figurer sur toutes les cartes postales. Aujourd’hui, Lyon Secret vous en dévoile quelques anecdotes.
Une construction en trois siècles !
Au Vème siècle, sur les bords de la Saône, le visiteur peut déjà trouver à quelques mètres de l’actuelle place Saint-Jean un autre lieu de culte : l’Église Saint-Étienne, dont l’homme politique Sidoine Apollinaire dira plus tard que seul l’ex-baptistère était dédié à Saint-Étienne, l’Église étant réellement consacrée à Saint-Jean (signe du nom final de la Primatiale ?). Endommagée au VIIIè siècle, la reconstruction de Leidrade (dernier évêque de Lyon) lui octroie le nom de Cathédrale.
Mais c’est finalement la construction d’un tout autre édifice demandé par l’archevêque Guichard et situé sur le flanc droit de l’ancienne Saint-Étienne, qui aboutira à la Primatiale que nous voyons aujourd’hui. Sa construction durera de 1175 à 1480 ! Saint-Étienne, tombée en ruines, est abandonnée. On observe encore ses vieilles fondations dans le jardin archéologique situé derrière Saint-Jean, rue des Estrées.
Tout Saint-Jean aurait pu disparaître
Devenu insalubre et vétuste au XXème siècle – bien avant les reconstructions, donc – le quartier de Saint-Jean tout entier est foyer de la tuberculose. Édouard Herriot, maire de l’époque, souhaite raser tout le quartier à l’exception de ses principaux monuments : une honte ! Bien des années plus tard, vers 1957, le maire de l’époque Louis Pradel souhaite détruire Saint-Jean pour y construire routes et avenues ! Grâce au travail de ses habitants et des associations, aucun des projets n’aura lieu. Classé « secteur sauvegardé » en 1964 (le premier en France !), Saint-Jean n’a donc plus de souci à se faire…
Quelle heure est-il ?
Juxtaposée à la Chapelle depuis 1379, une horloge astronomique présentant repères terrestres et calendaires indique aux visiteurs les plus curieux l’année en cours, la date de Pâques, celles de l’Avent et du jubilé de la Cathédrale qui se produit une fois par siècle, entre autres. Haute de 9,35 mètres et large de 2,2m, son fonctionnement nécessite un entretien extrêmement minutieux et un remontage tous les cinq jours ! Si le calendrier permanent met une année à faire le tour global du cadran, le comput ou calendrier ecclésiastique met, lui, soixante-six ans ! Remonté en 2020, il ne finira son tour qu’en 2084 !
La légende de la pierre philosophale
Sur la façade occidentale de la Cathédrale (place Saint-Jean), figurent pas moins de 300 médaillons sculptés autour des trois portails d’entrée. Partie la plus originale de la Cathédrale, leur sorte n’existe en France que sur la Cathédrale de Rouen (qui aurait inspiré celle de Saint-Jean, ceci explique cela). Une légende vient s’inscrire grâce à la présence d’un médaillon spécifique autour du portail sud : celui du phénix renaissant de ses cendres. Symbole de la Résurrection pour l’Église, il est en alchimie celui de l’oeuvre au rouge, conduisant vers la pierre philosophale, cristal-rubis incorruptible permettant la fusion de la matière et l’esprit.
La malédiction du loup-garou
Sur l’un des vitraux à l’intérieur de la Cathédrale, un personnage biblique est représenté possédant une main bien plus grande que son corps. Certains y voient la représentation du dieu celte Lug, vénéré il y a très longtemps sur la colline de Fourvière (il a même donné son nom au théâtre du Lugdunum !). Mais ce dieu celte, à l’origine du mythe du loup-garou, fut très loin d’être apprécié de tous ; alors que le clergé bannit son culte au Vème siècle, des lyonnais continuent sa vénération en se rendant à Fourvière couverts de peaux de bêtes ! Si aujourd’hui, son culte a disparu, le mythe du loup-garou reste bel et bien présent dans la Cathédrale avec une sculpture intérieure représentant une tête de loup accompagnée d’une pleine lune.
Saint-Jean et la Fête des Lumières
Au début des années 2000, la Cathédrale Saint-Jean devient un lieu emblématique de la célèbre Fête des Lumières de Lyon. Chaque premier week-end de décembre, les murs et façades de la Cathédrale se parent de magnifiques spectacles lumineux époustouflants qui donnent au bâtiment une nouvelle valeur patrimoniale. Avec la place Bellecour, la place des Terreaux et l’Hôtel de Ville, la Cathédrale Saint-Jean fait partie des monuments les plus remarqués par les touristes lors de la Fête des Lumières.
Moteur, action… à Saint-Jean !
Lyon, berceau du septième art, a permis la venue de nombreux tournages dans ses rues et quartiers – nous vous en parlons d’ailleurs ici ! De Simone Signoret et Marcel Carné en 1953, Jean Gabin en 1974, Juliette Binoche et Daniel Day Lewis en 1987, jusqu’à Catherine Frot et André Dussolier en 2004, le quartier Saint-Jean fait office de personnage au cinéma. Pas étonnant qu’il figure sur toutes les cartes postales !
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